Je poussai un bâillement qui me fit ouvrir, sans me retenir, ma bouche en grand avec très peu de glamour. Qu'est-ce que j'en avais à faire ? Les escaliers à cette heure tardive de la nuit étaient vide, et presque endormis vu qu'ils bougeaient à peine, sauf dans un sursaut ; comme s'ils rêvaient des songes plutôt excitants. Ça me rappelait mes nuits de rêves où j'avais tendance à me retrouver à l'autre bout de mon lit baldaquin des dortoirs des filles Gryffondors. D'ailleurs, c'était bien dans min lit que j'étais censée être. Pourtant, ce n'était pas pure somnambulisme que je déambulais dans Poudlard alors que les tableaux dormaient tous profondément et que pas la moindre torche était allumée. Comme si je l'étais ; somnambule je voulais dire.

J'avais beau bâiller comme n'importe qui à cette heure, j'étais incapable de fermer l’œil. Les douleurs de mes blessures avaient repris leur cacophonie sur tous les endroits où j'avais été griffée violemment par la Furie.

Hein ? .... Non. savoir qu'une Furie avait pu apparaître dans la Grande Salle ne m'empêchait pas de aller et venir dans les couloirs la nuit. Il m'en fallait plus pour me faire peur, même si j'en avais été pas moins impressionnée. Après tout, j'avais eu très peur pour Luke et Neville cette nuit là, qui ne datait pas plus loin d'avant-hier. Mais pas que pour eux bien sûr... mais heureusement pour moi, tous ceux à qui je tenais allaient parfaitement bien, même si quelques uns étaient plutôt secoués ; ce qui était compréhensible. Après tout... je l'étais un peu moi-même.

A vrai dire, normalement, mes blessures n'étaient pas censées me faire aussi mal même après que quelques heures après le soin. La magie était assez évoluée pour nettoyer mes plaie et les cicatrisées avec plus de rapidité. Pourtant... ce fut dans un sursaut que je m'étais réveillée cette nuit dans une crise de sueur. J'étais pourtant sûre de ne pas avoir peur... mais peut-être n'était-ce pas pour moi que j'avais peur, mais plutôt pour ceux que j'aimais, qui étaient plus que cher à mon cœur. Si une Furie pouvait entrer à Poudlard, quels autres dangers pouvaient encore y pénétrer ? J'en avais les mains moites en y pensant...

Bon sang ! Je n'avais jamais les mains moites d'habitude ! ... Enfin... sauf avec les garçons qui me plaisaient bien sûr... mais ça, c'était une autre histoire. Ce n'était absolument pas le sujet, et je n'avais pas envie d'y penser.

Je pénétrai dans le couloir du 2ème étage. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'escalier décida de bouger pile quand j'atteignis le seuil de cet étage et que je n'avais pas le coeur à attendre qu'il se décide à me laisser continuer mon chemin. Mes pieds nus tapotaient alors le marbre froid sur sol soutenant mon corps aux fines jambes découverte ainsi habillée d'un short de pyjama et d'une des chemises de pyjama à manches courtes que j'avais piqué à Neville. Ses initiales «N.L» y étaient brodées sur la poche sur le pans droit de la chemise bleu ciel. Seule ma baguette n'étaient pas très appropriée à ma tenue du coucher qui était coincé sous l'élastique de mon short bleu marine sous ma chemise.

Raaah, laissez tomber ! C'était juste au cas où... je n'avais pas peur ! Je pouvais vous l'assurer. D'ailleurs, mon air nonchalant le prouvait alors que j'étais en train d'enfreindre avec brio le règlement de Poudlard, puis tant bien même je tombais sur une Furie. J'en avais strictement rien à faire !

Soudain, j'entendis un bruit. Je me figeai, me retournant tout doucement ; rien. Par merlin... je devenais paranoïaque... Il ne manquait plus que ça pour être encore plus pitoyable qu'une fille qui se baladait dans un pyjama peu couvert en plein milieu de la nuit avec des bandages sur les avants bras, qui ne servaient plus à rien à présent que je gardais une dernière nuit par pure prévention comme l'avait demander l'Infirmier de l'école.

Quand alors, lorsque je fus sur le point de reprendre ma route, je me cognai sur quelque chose à peine après avoir fait un pas en avant. Enfin... c'était plutôt sur quelqu'un que je me cognai. La première situation que j'imaginai sur le coup fut celle de Rusard ou de Rogue me fixant avec un sourire narquois, content de m'avoir attrapé la main dans le sac. ce fut sûrement pour cette raison que je levai mon regard le plus arrogant qu'il soit découvrant le visage de celui qui faisait barrage entre moi et ma liberté d'aller et venir comme il me plait dans cette école.

- Hayes ? Qu'est-ce que tu fous là ?

Je devais avouer que j'étais plutôt surprise de voir Lucas Hayes ici. Enfin... jusqu'au moment où je me rappelais qu'il était Préfet...

- Et merde... laissai-je échapper tout bas avant d'ajouter : Bon OK. Enlèves des points à ma maison qu'on en parle plus.

Mon regard croisa le sien. Bon sang, je le haïssais ! Et pourtant... cela ne m'empêcha pas de rougir dans la pénombre du couloir. Je me sentais fondre comme instantanément quand mon regard beige croisa son regard bleuté tel un ciel sans nuage. Il faisait trop sombre pour le remarquer, mais rien que de penser à sa chevelure blé absolument parfaite me fit déglutir.

Oui, oui ! Je l'avouais ! J'avais les mains moites, terriblement moites ! Et je ce n'étais pas de penser à ce qu'aurait pu faire la Furie contre mon frère ou un de mes amis qui me rendait ainsi...

J'avais une grande faiblesse ; je ne savais résister à un garçon qui me plaisait, et même si celui-ci était un Serpentard comme je les détestais.

De nouveau un bruit de pas. je tournai ma tête vers la direction des escaliers, sentant, en entendant le bruit persister, qu'il y avait bien un Rusard ou un prof qui se promenait par là. Je posai de nouveau mon regard sur Lucas. J'avais beau être troublée, je restai de marbre ; à cause de lui j'allais être réprimandé et faire perdre plus de points à ma maison que j'aimais tant que prévu... Mon regard déterminé aurait pu couper le souffle à n'importe qui. Mais, Lucas Hayes... Etait-il n'importe qui ?

Je ne sus si c'était mon regard perçant qui l'avait fait réagir, en tous cas, lorsque nous discernèrent une ombre d'un adulte en train de passer le couloir, il n'hésita pas une seconde ; Hayes attrapa mon poignet et me dissimula dans la pénombre du couloir. Je voulus protestée de la façon dont il avait de faire ce qu'il voulait de moi, mais il posa son doigt sur mes lèvres s'approchant dangereusement de moi . Coincée entre un Serpentard et le mur glacé de pierre, je ne faisais pas la fière. Je ne sus déterminée si je voulais que l'adulte en question nous trouve pour qu'il éloigne un bonne fois pour toute cet espèce d'énergumène de Serpent, ou bien si je voulais que ces secondes durent éternellement.

Il avait encore ses doigts sur mon visage lorsqu'il tourna légèrement la tête pour voir si la voie était libre. Je ne voyais qu'une ombre ainsi tous les deux cachés dans le noir, cela n'empêchait pas d'être absolument ridicule. Mon cœur battait à toute allure ainsi à proximité de lui et de la douceur de sa peau, et son odeur de miel me donnait des vertiges. Comme je disais ; j'avais l'air de la première naïve de Poudlard prête à craquer pour un Bad Boy des Serpentards. C'était d'une idiotie sans nom et pourtant... c'était moi tout cracher.

Jamais j'étais sortie avec un Serpentard. Rien que part principe, jamais ne chercherait la compagnie de l'un deux délibérément. Malheureusement, j'étais si sensible à la gente masculine et si fleur bleu que j'étais tout bonnement incapable d'être impassible dans ce genre de situation même si je cherchais à montrer le contraire. Et Lucas n'en faisait pas l'exception, surtout pas lui vue que c'était bien la première fois qu'un vert et argent me mettait dans un état là juste pour une question de physique. Parce que oui ! Ce n'était pas son mauvais caractère qui pouvait me troubler ainsi, ça c'était sûr ! Raaah bon sang, j'avais encore d'autre truc débile à penser dans le genre ?! ...

- Viens Miss Teigne. entendis-je au bout du couloir.

C'était sûrement mon côté Gryffondor qui faisait ça, mais je me sentis obligée de vouloir voir ce qui se passait. Alors que Hayes me maintenait contre le mur, moi je me penchai vers lui, essayant de passer mon regard outre le rebord du mur où nous pouvions, le Serpentard et moi, restés cachés dans l'ombre. Je n’entrevis que les yeux rouges de la chatte au poil mal peigné, mais je me doutais bien que c'était le vieux aigri de Rusard qui était l'ombre que Lucas et moi avions vu plus tôt.

- Je pense avoir entendu du bruit pas loin. ajouta-t-il de sa voix menaçante.

Je réfléchis un instant en fronçant légèrement les sourcils, mais ainsi collée à Hayes, j'avais beaucoup de mal à rester concentrée. Tout ce que je me disais, c'était que j'aurais dû prendre les devant pour aller nous planquer dans une salle plutôt que dans un vulgaire petit coin sombre. En plus ça faisait vraiment pervers qu'un garçon fasse ça ! Alors... Alors pourquoi l'idée me plaisait tant ?!!

Kyya ! Mais qu'est-ce que je raconte ?! pensai-je en secouant légèrement la tête.

Les pas de Rusard s'approchaient. Je me demandai s'il fallait tout simplement pas mieux nous barrer en courant, mais ce serait parfaitement idiot vue que Miss Teigne nous retrouverait de toute façon. Non, il fallait trouver quelque chose de plus subtile...

Malheureusement, une idée traversa mon esprit, mais un esprit sûrement trop... tendancieux en vue de ses sentiments pour Hayes, mais c'était bien la seule idée qui lui venait. Et vue que le Serpent n'avait pas l'air d'avoir de meilleure idée, j'étais bien obligée de faire quelque chose ! Ce n'était pas le moment d'être collée ; samedi il y avait entrainement de Quidditch pour les Gryffondors ! Puis avec les dernières mesures de McGongall... je me demandai même si ça ne serait pas 2 samedi que je serais bloquée en retenue pour un tel affront au règlement... Bref. Je pris une grande inspiration qui me fit pas dérougir, bien au contraire.

J'allais chercher ma baguette dans l'élastique de mon short de nuit. Bloquée dans le creux de ma main, je laissais échapper un «Ne bouges pas.» à peine audible au Hayes avant de poser mes mains à sa ceinture. Comme je m'en doutais, il ne resta pas là sans rien faire, mais il n'eut le temps de réagir pleinement que je lui avais déjà enlevé la ceinture de son pantalon. Ensuite, ce fut à mes réflexes appris au club de duel de faire le boulot. En une seconde à peine, je propulsai la ceinture avec le sort de Waddiwasi le log du couloir jusqu'au escaliers. Bon... en réalité le sort de Waddiwasi servait à lancer des objets à la vitesse d'une balle de fusil, mais bon... ce n'était pas un sort que l'on apprenait en cours... Je l'avais trouvé dans un bouquin plus avancé de sortilège, et je m'étais entrainée. Le résultat n'était pas la vitesse d'une balle de fusil, mais assez rapide pour envoyer la ceinture valdinguer dans les escaliers sans savoir d'où elle venait.

- Oh les sales petits... ! Vite Miss teigne ! Il faut les attraper ses bons à rien !! Il vont apprendre à se jouer de moi !

Par chance, Rusard tomba dans le panneau. Il se précipita vers les escaliers, cherchant sûrement à descendre au rez-de-chaussé ou à l'étage en dessous de celui-ci. Peu importe, le résultat était là ; Hayes et moi nous étions tirés d'affaire, mais tous les deux terriblement gênés... ou... était-ce moi qui était tellement brûlante et mal à l'aise que j'en avais assez de gêne pour deux... ?