Citation :

Chère Nastenka,

Aurais-tu oublié ton adorable cousin ? Deux semaines sans nouvelles de toi, je dépéris. Cousine ingrate ! Oui princesse je te reproche, comme tous les ans, de ne pas m’envoyer régulièrement des lettres. Je sais bien que mes plaintes ne te changeront pas et que je vais encore devoir me contenter d’une ou deux par mois. Je vais cependant continuer à t’en envoyer. Surtout que j’ai énormément de chose à te raconter. Hélène est rentrée pour la première fois à Beauxbatons ! Je ne remercierai jamais assez Merlin de ne pas avoir une école de magie mixte en France. M’imagines-tu croiser mon horrible petite sœur dans les couloirs ? Enfin…
Je suis amoureux… Ne souris pas trop vite. C’est Line. Oui je sais tu la détestes, c’est une vilaine mégère qui n’en veut qu’à mon argent et tout le tralala à tes yeux. Tu comprendras que je préfère te l’annoncer par lettre plutôt que de visu à nos prochaines vacances. Je doit t’avouer qu’être séparé de toi par la Manche à l’instant où tu lis ces lignes est assez rassurant. N’oublies pas que faire passer ta frustration sur un innocent Serpentard n’est pas constructif. Organiser une orgie non plus mais c’est divertissant. Le mieux serait que tu lises gentiment ces lignes, comptes jusqu’à trois, ranges cette lettre et ailles travailler comme l’enfant modèle que tu es censée être…
Je sais bien que tu ne vas pas m’écouter mais on ne pourra pas dire que je n’ai pas essayé !

Je t’embrasse (et répond moi).

Charles

Elle avait effectivement passé sa frustration sur le dernier Serpentard qui trainait dans la salle commune. Quelle idée de rester aussi tard debout ! Maintenant qu’elle était calmée, fraîche et reposée, elle allait lui répondre, par une beuglante évidemment… Seulement il lui manquait le papier à lettre. Elle se doutait bien qu’Hermione n’en avait pas. Même après sept ans, les nés-moldus n’avaient pas les habitudes des enfants élevés depuis toujours dans la magie, ce qui ne les empêchaient pas d’être d’aussi bons sorciers que les autres. C’était simplement une question d’éducation. Les Cracmols qui s’intégraient au monde moldu avait un peu le même problème…

Elle décida donc de se mettre à la recherche d’une connaissance susceptible de lui prêter une beuglante vierge. Elle fit donc un tour à la bibliothèque : plutôt se faire arracher le cœur à le petite cuillère que de demander un service à Malefoy, elle alla ensuite dans la grande salle : Weasley et Potter étaient en train de ricaner bêtement… Elle n’était pas sûre d’être de taille à affronter le désert contenu par leur boîte crânienne… Etant donné le temps pluvieux, elle avait la certitude que le terrain de Quidditch était désert. Ce qui arrivait régulièrement depuis que la génération des Dubois, Flint, Diggory et Davis avait quitté le château. Il ne fallait pas compter sur Potter et Malefoy pour fréquenter assidûment l’endroit !
Lassée de chercher au petit bonheur la chance, elle décida de lire le livre qu’elle avait emprunté à la bibliothèque. Elle s’installa donc à la table des Serpentards, sa table, s’attirant les regards noirs de ses camarades. Elle se demanda vaguement le pourquoi du comment et commença tranquillement à lire.

Cinq minutes plus tard, le livre était fermé et elle observait les autres en gribouillant. Elle n’avait envie de rien. La lettre d’hier soir lui avait mis un coup au moral. Son cousin amoureux d’une fille, qu’elle détestait de surcroit. Que le temps passait vite et comme grandir était difficile. Elle se souvenait encore du jour où elle lui avait cassé le nez… Elle vit Artémis franchir les portes et s’installer à la table rouge et or. Une petite farce lui remonterait le moral. Elle rassembla ses affaires et se dirigea fièrement vers la table « ennemie ».

« Bonjour Artémis ! Je trouve Poudlard un peu calme… Pas toi ? »

Elle lui décocha son sourire malicieux.

Le Bal approchait à grands pas, et plus les jours se suivirent, plus je savais que j'avais de moins en moins de chance d'avoir un cavalier. Bon sang, ça me prenait tant la tête ! Qu'est-ce qu'il lui avait pris à Dumblore d'instaurer cette nouvelle règle " les filles invitent les garçons. " ?! C'était tout bonnement contre les règles ancestrales des Bals au sein de ce château, mais aussi d'une idiotie sans nom. Enfin... il n'y avait que moi pour ne pas trouver mon bonheur bien sûr. Beaucoup de filles savaient comment s'y prendre, mais malheureusement, ce n'était pas mon cas.

Il était inutile de préciser que j'eus un mal fou à me lever ce matin, me disant que c'était bien mieux que je reste cloitrer dans mon lit à baldaquin aux rideaux rouge et or. J'avais tourné dans mon lit simple jusqu'à passer le rideau en tombant dos au sol en me cognant la tête contre le rebord de ma table de nuit. J'en avais réveillé dans mon fracas, mais les exclamations endormies de mes camarades me passèrent au dessus de la tête. J'étais bien contente que l'on soit un samedi matin parce que là, je n'aurais pas supporter des heures assise sur une chaise toute la journée après un tel réveil...

J'avais fait le tour du château sans savoir quoi faire pendant un bon moment, sans m'empêcher de donner un avis sur tous les garçons qui croisaient mon chemin. Par Merlin... c'était si pathétique, et tellement pas mon genre d'habitude. A croire que ça me montait encore plus à la tête que je ne l'avais cru cette histoire d'invitation... J'eus la bonne idée de vouloir aller faire quelques frappes sur balais au Terrain de Quidditch, mais je fut vite déçue lorsque je vis la pluie tomber à torrent sur le Parc. Nom d'un Scroutt Pétard ! J'avais tendance à oublier que l'on était en Écosse...

Dans un soupir, j'avais fini par me rendre à la Grande Salle, ne sachant pas vraiment quoi faire de ma journée. Peut-être une sortie à Pré-Au-Lard ? Mouais... pourquoi pas, mais rien que l'en voyant ma tête, je n'étais pas fan à l'idée de sortir dehors sous ce temps, et je ne pensais pas voir quelqu'un l'être dans ce Château. Je pénétrai alors dans la Grande Salle où s'étaient réfugier les élèves face à ce sale temps. Certains lisaient, certains s'avançaient dans leur devoirs, certains riaient et discutaient entre eux. Je me dirigeai vers la table des Gryffondors, m’installant près de d'un groupe de 6ème années.

" Bonjour Artémis ! Je trouve Poudlard un peu calme… Pas toi ? "

Je vis alors une tête familière s'asseoir à mes côtés. La grande Serpentard prénommée Anastassia me souriait de toutes ses dents. Un sourire que je lui rendis sans me forcer.

Malgré mon air dépité, elle, gardait un sourire qui voulait tout dire. Je haussai un sourcil en me redressant.


Anastassia et moi, nous en avions vécu des histoires et des délires, faisant des conneries plus grosses que nous. C'était un fait, j'adorais quand je croisais la Serpentard dans les couloirs, je savais qu'ainsi, je me changerais les idées avec une facilité des plus déconcertantes. D'ailleurs... ça devait être pareil pour Anastassia lorsqu'elle me croisait.