Fatigue et désarroi.

C'était principalement ce que je ressentais depuis quelques temps. Entre le Bal qui approchait, les menaces d'Anastassia pour protéger sa meilleure amie, et ces idiots de Serpentards de plus en plus en forme avec une tendance à vouloir me faire participer à leurs "bizutages des premières années". Pfff... j'étais fatigué de tout ça. Fatigué de mentir. Fatigué de jongler entre mes sentiments et les attentes que l'on avait de moi. Faisais-je une dépression ? Fort possible en voyant l'endroit où je jonchais en ce moment même.

Eh ben il était beau le Préfet en Chef. Eh ben, il était beau le Capitaine de l'Equipe de Quidditch des Sepentards. Ah, qu'il était beau le grand Théodore Rick Nott assis au bar de la Tête de Sanglier en compagnie des poivrots et clodos de Pré-Au-Lard. J'avais beau être habillé comme un Baron, je n'avais pas moins l'air d'un con. D'ailleurs, c'était moi qui faisait tâche dans cette ambiance sombre et délabrée habillé d'un costume gris au pantalon noir, à la chemise blanche, cela accompagné de mon échappe à rayures aux nuances de violet.

J'empoignai mon énième verre de Whisky Pur-Feu faisant pivoter celui-ci en admirant sans grand enthousiasme la surface du liquide rester en parallèle avec le sol.

" Qu'est-ce qui t'arrive Gamin ? "

Je levai les yeux vers le patron du bar dans un air dubitatif. Non, cela ne me fit pas grand chose de voir un vieillard ressembler comme deux gouttes d'eaux à Albus Dumbledore. Ce n'était pas la première fois que je venais ici dans mes jours sombres où j'avais besoin d'oublier... Peu de gens le savaient, mais c'était bien le petit frère de Dumbledore qui était le patron de la Tête de Sanglier depuis des années déjà. Abelforth n'était pas quelqu'un de très accueillant contrairement à son frère, mais ce que j'aimais chez lui c'était qu'il ne me refusait jamais un verre de Whisky malgré mon âge. J'avais beau avoir 17ans à présent, ce n'était pas le cas autrefois...

" Cela ne vous regarde pas Monsieur Dumbledore. "

" Je t'ai déjà dit de m'appeler Abelforth, et non Monsieur Dumbledore. "

Il m'imita ma façon de dire Monsieur Dumbledore en exagérant dans la manière lèche-cul que j'aurais pu employer en faisant quelques gestes burlesques. Cela ne me fit pas rire, mais de toutes manières, ce n'était pas l'effet rechercher par le vieillard. Il me fixa de ses yeux d'un intense bleu ciel avant d'ajouter :


Je commençai à perdre le fil de mes mots à cause de l'alcool. Je n'étais pas une petite nature, mais ça faisait déjà un petit moment que j'étais là, et ça faisait déjà pas mal de verres que je m’enquillais. Je n'avais pas l'air, mais lorsqu'on me regardait dans les yeux, on voyait très bien que je commençai à ne pas être très clair.

" Je suis un peu curieux c'est tout. D'habitude ce sont des mecs de Pré-Au-Lard ou un vieux dépressif de prof que je me coltine ici. Pas un séduisant et vaillant jeune homme. "

Je haussai un sourcil en en le fixant dans les yeux.

Je fis de grands yeux.


Je poussai un soupir. En prenant une énorme gorgée du Whisky, ce qui laissa qu'un fond dans le verre.

" Si seulement ce n'était que ça. Mais ce n'est pas un vieillard comme vous qui pourrait me comprendre, alors plus un mot. "

" Comme tu veux. J'te resserres Gamin ? "

Je fis un geste de la tête, et il compléta mon verre. Il finit par s'éloigner en entendant le grognement d'un autre vieux un peu plus loin sur le bar qui semblait être une demande d'un nouveau verre. Quand soudain, la porte d'entrée s'ouvrit laissant un vent froid pénétrer dans le pub. Abelforth leva les yeux, mais moi, je continuai à fixer mon verre, dans un sourire à peine visible ; je commençai à ne plus penser...

Alors que je prenais une nouvelle gorgée de mon élixir, je sentis une présence à ma gauche. J'en avais limite oublié qu'une personne venait d'entrer dans le pub miteux de Pré-Au-Lard. J'en eus un sursaut de surprise d'ailleurs qu'en cette personne s'installa au bar juste à côté de moi. Une goutte de Whisky Pur Feu tomba sur la paume de ma main glissant jusqu'à atterrir sur la table. Je dis ça parce que la personne à côté de moi me parla mais j'étais tant fasciné par cette goutte légèrement doré glisser entre les moindres pores de ma peau halée.

Lorsque je tournai enfin mon regard, il était à la limite du vitreux, même si mon teint et ma prestance restait la même. Je reconnus tant bien que mal une Serpentard âgée d'un an de moins que moi. Elle était jolie, c'était un fait, Melinda Petters était une très belle jeune femme. Si je n'avais pas eu tant d'estime pour elle, je l'aurais sûrement déjà mis dans mon lit, ou au moins user de mes charmes dans cette seul optique ; dans ce seul but d'oublier cette satanée Gryffondor qui me rendait dingue, et alcoolique par dessus le marché...

Ses longs cheveux d'un blond platine glissait le long de son dos et de ses épaules avec grâce, et son regard d'un intense brun me fixait avec impatience en voyant le temps que je mettais pour répondre.

" Si tu es aussi ici c'est que ta journée doit être aussi merveilleuse que la mienne... aussi merveilleuse que ma chienne de vie... "

A croire qu'Abelforth avait eu raison de dire qu'un verre tout au plus et je me mettrais de toutes manières à faire référence à mes problèmes sans vraiment le vouloir. D'ailleurs en parlant de lui, il se présenta devant Melinda :

" Vous voulez quelques chose Mademoiselle ? "

Il me lança un regard, à moi, l'espèce d'épave qui fixait encore son verre d'un regard sans vie.


Le petit frère de Dumbledore ricana en tapotant mon crâne avant d'attendre la réponse de Melinda.

Hors sujet: HAAAN Merci

" Ne t'inquiète pas je ne vais pas rester longtemps, je prend juste un verre et je m'en vais. "

Comme toute à l'heure, j'eus un peu de mal à faire passer l'information dans mon cerveau. Mes synapses ne faisait pas bien les liens entre elles avec quelques grammes d'alcool dans le sang. Quand je voulus lui répondre, elle me devança :

" Ca ne te donne pas un air séduisant quand tu es a moitié ivre tu sais. "

Je poussai un ricanement peu glorieux pour ma trampe, pour mon statut ou même mon rang social, mais dans ma tête sa sonnait plutôt bien, pour lui répondre :

" J'me trouve plutôt pas mal dans cet ambiance. Ce n'est pas comme si j'étais dans un dîner de bienfaisance. Nous sommes dans un pub, et je bois dans ce pub. Rien de bien extravagant, et avec mon joli costume, je me trouve plutôt canon. "

Ce n'était pas mon genre de me faire des fleurs, d'ailleurs, je poussai un nouveau ricanement à mes propres paroles, des paroles qui commençaient à n'avoir ni queue ni tête. A vrai dire, je commençai à perdre le fils de mes pensées.


Je finis mon verre, alors qu'Abelforth servait la Bièraubeure à Melinda.

" Tu perds ton temps Petite. Ca faisait des années qu'il vient là, et je n'ai droit qu'à des indices sur sa vie. Enfin, ce n'est pas comme si je m'y intéressais, après tout, il n'est qu'un gosse... "

Il continua à marmonner dans sa barbe alors qu'il s'éloignait de nous. Moi, je me contentai de finir mon verre.

Peut-être étaient-ce des plaintes, des excuses non avouées, des "et si... "... Si je n'étais pas aussi silencieux, aussi fier même après quelques verres, je serais peut-être comme lui, un pauvre sorcier sans perspective d'avenir, car le seul avenir qui me réchauffait le coeur m'était interdit.

Qu'est-ce que j'aurais donné pour ne pas être né dans une famille de Sang-Purs Serpentards depuis des générations... J'aurais tout donner, jusqu'à mon âme, pour n'être pas né Nott. Théodore, juste Théodore. Ce mec sans passé, sans identité, sans statut n'aurait aucun interdit, aucune restriction. S'il aimait une femme, il la courtiserait pour ce ne serait qu'une minute à ses côtés, ce ne serait que pour un baiser...

" Dis moi... Tu parlais de tes parents toute à l'heure... "

A croire que je n'étais pas si cuit que ça. J'étais encore capable de me rappeler de ce que l'on m'avait dit. Il me fallait décidément d'autres verres pour que j'oublie que j'étais amoureux... Mais en attendant, je posai mon regard dans le regard brun de la Serpentarde.

Oublier ça... Moi, c'était absolument toute ma vie que je voulais oublier. Je voulais oublier ma famille, principalement mon père et ses attentes. Je voulais oublié mes grands parents, ne voulant me voir que pour savoir si j'avais toujours en moi leur éducation Pro-Sang Pur. Je voulais oublié mes camarades Serpentards et leurs attentes sur le grand et respecté Théodore Nott. Je voulais oublié le nombres de filles que j'avais souiller juste pour me sentir mieux dans ma peau et toutes ces filles qui rêveraient de se retrouver dans mon lit. Je voulais m'oublier moi, ce faux moi qui me dégoute et m'ennuie à mourir. Et surtout, je voulais oublier Hermione Granger, cette fille qui avait tout déclencher, cette fille qui m'avait fait découvrir à quel point je haïssais ma vie, aussi tranquille qu'elle soit.

" Bon aller je vais pas t'embêter plus longtemps. "

Elle déposa de l'argent sur le comptoir pour ensuite se lever. Je sentis alors quelque chose sur mon épaule, j'eus un temps de réflexion d'alcoolique avant de me rendre compte que c'était encore elle, posant sa main sur mon épaule ferme et massive sous mon costume de haute couture montrant que ma famille était victime de sa richesse et de son tic de consommateur compulsif.

" Tu sais,tu vaux beaucoup mieux qu'eux Théo. "

Elle s'éloigna, mais ses dernières paroles se répétèrent dans mon esprit. « Valoir mieux qu'eux » ? Est-ce que je valais réellement mieux que n'importe quel idiot de ma maison, niai et tortionnaire ? Après tout, je n'étais qu'un Serpentard prétentieux parmi d'autre. Je n'avais beau ne pas l'être en réalité, je trouvais que je jouais bien le jeu, assez pour me demander moi-même si je n'étais réellement pas un prétentieux. Pas au point de Malefoy mais bon...

La porte s'ouvrant en grand, j'en eus un sursaut, m'obligeant à quitter mes pensées peu structurées. Je me retournai d'un seul coup, à deux doigts de glisser de mon haut tabouret. Je vis alors Melinda en train de sortir son parapluie de son sac. Elle fut à un pas de quitter les lieux, quand je m'écriai :

" Attends ! "

Cette fois-ci, je n'eus pas autant de chance. En essayant de me lever, je me vautrai sur le sol poussiéreux. Alors que dans l'école ou dans un lieux comme Les Trois Balais, un ou plusieurs groupes seraient devenus hilares, ici les poivrots se tournèrent un instant, mais reposèrent vite leurs yeux sur leurs verres respectifs, préférant broyer du noir plutôt que de regarder un adolescent fin plein, face contre terre.
Quant à Abelforth, il ne put s'empêcher de pousser un ricanement avant de dire :

" Je crois que tu en as eu assez. Payes et rentre chez toi gamin. "

Je l'avais entendu, mais je fus incapable de bouger. Je n'étais pas si mal. J'étais peut-être à ma place, aussi bas que terre...

(Hors sujet: Désoler je perd l'inspiration :/ (Déja que j'en est pas beaucoup XD) )

Mon bras au dessus de ses épaules, j'étais soutenu comme le premier alcoolique du coin. J'avais honte, mais j'étais trop dans le pâté pour m'en rendre véritablement compte. En réalité, je faisais une tête de six pieds de long tout simplement parce que j'avais la tête qui tournait bien trop pour pouvoir marcher sans aide. J'étais humble en général, mais je restais fier. Et fier... ben je ne l'étais pas là, sous la pluie le vent, incapable de voir au loin sans avoir la vue troublé. Je fronçai les sourcils tel un myope, tout en aillant la tête qui se balance de droite à gauche.

J'entendis Melinda soupirer quand elle commença à s'avancer. Ce fut sans réellement m'en rendre compte que mes jambes fonctionnaient en même temps que les siennes. Je maintenais mes sourcils froncer avec le vent et la pluie qui me foutait le visage. Au moins, il suffisait de passer dans les petites rues de Pré-Au-Lard pour ne pas que je sois vu, en imaginant que tous les autres s'étaient réfugié dans les boutiques ou dans les pubs. Par contre, elle avait raison... dans Poudlard ce n'était pas gagner d'avance... Mais dans l'état où j'étais, je n'étais pas capable de penser plus loin que Pré-Au-Lard.
Melinda était intelligente, et je n'eus à dire ce qu'il fallait faire pour qu'elle s'engouffre dans une ruelle du village sorcier. Elle était vraiment sympa de faire ça pour moi d'ailleurs. Nous n'avions jamais été proche tous les deux, qu'un espèce de respect mutuel entre deux introvertis. Je posai mon regard sur elle. Si l'on oubliait le fait que je tenais pas debout, j'avais plutôt l'air frais. Le joli teint, et mon air sérieux habituel, j'étais toujours le même mec séduisant en costard de d'habitude. Dommage que mes pensées soit si.... tordue...


Nous prenions un chemin que personne de Poudlard n'utilisait. Il n'y avait ni boutiques, ni petits endroit sympathique ou boire un coup entre amis ou en amoureux. Le seul hic, c'était que le chemin était bien plus long vers Poudlard qu'en empruntant la rue principale.

Il n'y avait pas à chier ; Melinda était vraiment quelqu'un de bien. Je ne pouvais pas affirmer que je l'étais moi-aussi, mais je ne pouvais pas nier que c'était généralement les personnes les plus calme, humble, et introverti qui était les personnes les meilleures de ce monde. Encore une fois, je ne pouvais affirmer que c'était mon cas. Après tout, j'étais très doué pour ne pas l'être, alors ce n'était pas ce qui était à l'intérieur de moi qui comptait en voyant la façon dont je traitais les filles, et ceux qui étaient censés être mes.. amis Serpentards.

Elle me parla d'une certaine Wisty. Etant particulièrement décalé, elle avait beau ne pas vouloir me dire qui s'était ou quel lien elle avait avec elle, je ne le notais même pas. D'ailleurs, même sobre, je ne l'aurait pas harceler pour me le dire. Je n'étais pas vraiment un mec curieux de toutes manières. Je fus tout de même assez surpris de voir apparaître un elfe de maison devant nous, après que Melinda l'ai appelé. Je ne savais à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à un elfe, enfin... une elfe de maison dans ce cas précis. Et cette elfe était censée me donner à manger quand j'aurais pris un douche. Une douche je voulais bien mais manger... je n'étais pas du tout près à manger. A mon avis, je n'étais pas près de manger avant demain matin... Malgré tout, je me tus, suivant Melinda dans un des nombreux passages secrets de Poudlard. Je n'en connaissais pas beaucoup personnellement, mais certains avaient tendance à en emprunter pour tout et n'importe quoi...

Nous nous engouffrèrent dans un passage sombre et humide, sûrement terreux à la façon dont mes chaussures pointues s'enfonçaient légèrement dans le sol à chacun de mes pas.

Je ne savais depuis combien de temps nous marchions dans ce satané passage boueux quand je lui dis ça. De toute façon, je n'avais plus vraiment la notion du temps depuis un moment...

J'avais beau avoir un plateau repas juste à côté de moi, je ne préfèrais pas y toucher maintenant. Je m'allongeais dans mon lit alors que Melinda se dirigeait vers la sortie. Elle vérifia qu'il n'y ait personne dans le coin, que l'on ne la voit pas sortir d'un dortoir alors qu'elle était seule avec moi. En connaissant ma réputation, pas mal en sortirait des conclusions hâtives à notre sujet. Personnellement, j'en avais rien à taper. C'était le genre de ragots qui ne tâcherait pas ma réputation de Serpentard, mais pour ce qui en était de Melinda, je pouvais comprendre qu'elle ne voulait pas qu'on l'a prenne pour une de ces filles faciles entrant dans min lit juste parce que j'étais Théodore Nott, sans même réellement me connaître.

La tête sur l'oreiller et les yeux clos, je ne pus m'empêcher de dire juste avant que la Serpentard ne quitte la pièce :

" Tu es vraiment quelqu'un de bien, quelqu'un de respectable... c'est de toi que j'aurais dû tomber amoureux... Ca aurait été tellement plus simple... "

Peut-être l'avais-je vu se retourner précipitamment vers moi dans la surprise de ce que je venais de dire, mais en réalité, c'était au même moment où je fermai les yeux une nouvelle fois, incapable de me retenir, incapable de fuir les bras de Morphée, moi l'alcoolique Théodore, cuit comme le pochtron du coin.

Ma dernière pensée fut celle d'Hermione, belle à en crever. Les cheveux détachés telle une crinière châtaigne, habillée d'une petite robe d'été vaporeuse ; j'avais tant envie d'elle... tellement envie de pouvoir l'aimer, cette Gryffondor qui n'était pas digne de moi, mais dont je n'étais nullement digne malgré les apparences...