Ca faisait au moins un heure que je tournai dans mon lit à baldaquin rouge et or. Réveillée par un rêve débile dont je ne me souvenais même pas à la seconde où j'ouvris les yeux, je m'étais surprise à penser au Bal. Toutes mes amis avaient déjà demander à une garçon de l'accompagner, ou avait déjà projeter de le faire dans la semaine à un garçon précis. Moi ? Rien. Nada. J'étais pétrifiée rien que de m'imaginer en train de faire une demande à un garçon susceptible de me prêter son bras pour le Bal d'Halloween.

Alors que je gesticulais dans mon lit, je finis par planquer ma tête sous l'oreiller pour pousser un cris étouffé. Dans mon lit débraillé, je regardais le plafond de mon lit d'un air blasé, mais pourquoi bien réveillé. J'étais même trop réveillée pour penser dormir dans l'heure qui suit... Je me voyais très bien disputer un match de Quidditch tant que j'étais en forme. Ce n'était vraiment pas le moment d'être privée de sommeil la veille d'une journée remplie de cours.

Malgré ça, je me redressai en poussant les rideaux de velours de mon lit. Je laissai échapper un soupire en passant ma main sur mon visage. Je regrettai de n'avoir pas prévue une sortir nocturne avec Lisa ou bien un ami valeureux de Gryffondor en voyant qu'en fin de compte, j'allais resté coincé toute seule dans la salle commune. Ça me déprimait de penser que j'allais peut-être être obligée de lire un de mes livres de cours pour daigner à me sentir fatiguée avant la fin de la nuit. Ahh... par Merlin, ce n'était pas ma nuit.

Je traversais mon étage des Dortoirs des Filles pour me glisser dans l'escalier en colimaçon où j'arrêtai de marcher sur la pointe des pieds comme une idiote. Dans un vieux pull violet à grosses côtes que j'avais attrapé dans le noir où l'on ne voyait que mon petit short bleu nuit de mon pyjama, je fis claquer mes pieds nus sur la pierre froide des escaliers.

Comme je m'en doutais, le divan était vide, tout comme la salle commune. Je m'avançai vers le feu ma baguette à la main, déplaçant quelques buches et les allumant d'un geste de ma baguette magique. Je pus alors m'enfoncer dans le divan rouge, les jambes repliées contre ma poitrine enroulés de mes bras. Je fixai alors pendant de longues minutes le bois brûler dans la cheminé, ma seule source de lumière dans cette heure tardive de la nuit. D'ailleurs, j'étais incapable de dire quelle heure il était. Tout ce dont j'étais capable de faire, c'était de me bouffer les ongles en m'imaginant arriver au Bal, seule comme une idiote.

J'étais sûrement trop fière, ce qui ne rendait pas la réputation des Gryffondors soient disant bien trop fiers et donc peu humble moins présente dans l'école au sein des autres maison, mais j'étais comme ça c'était un fait. J'avais une certaine réputation, une réputation de fille forte et sans complexes. Si le monde finissait par deviner que la petite Londubat avait une faiblesse, je finirais en chair à pâté... surtout par les Serpentards que je ne cessais de chercher s'ils osaient me manquer de respect, de manquer de respect à mon frère, à ma famille, à mes amis...

Plongée dans mes pensées, je n'entendis pas quelqu'un descendre les escaliers du dortoir des garçons...

" Insomnie ? "

Je n'eus pas particulièrement peur, mais je fus plutôt surprise. J'en eu un très léger sursaut lorsque un souffle chaud vint chatouiller mon oreille dans un ton des plus tendres.

D'un air détaché pourtant aux lèvres souriantes, je posai mon regard sur le garçon que j'avais de suite reconnus à la douceur de sa voix de miel. Il n'y avait qu'un garçon pour s'adresser à moi de cette façon. D'ailleurs, ça me fit repenser à tous ces moments de tendresse et d'intimité que j'avais eu avec ce garçon au cheveux long qui fixait le crépitement des flammes avec attention, là, derrière le divan. J'étais plutôt contente que ce soit lui qui se soit lever en pleine nuit, mais cela ne m'étonna qu'à moitié. Depuis le temps que je le connaissais, je savais très bien le mal qu'il avait de dormir en temps normal. Je me rappelais de lui en train de me regarder dormir, de son regard bienveillant posé sur moi alors que j'ouvrais les yeux d'un beau rêve ou d'un pénible cauchemar.

J'avais tant aimé tant les baisers qui en suivaient... En le regardant comme ça, toujours aussi beau, je me demandai bien pourquoi je n'étais jamais tombée amoureuse. Il aurait pu être celui qui en ferait l'exception, mais le destin en avait décidé autrement. Je m'attachais facile à un homme, même un peu trop facilement d'ailleurs... mais je ne me rappelais pas n'être jamais tombée amoureuse réellement. J'avais dû dire Je t'aime plus d'un fois, mais c'était pour faire comme les autres, pas vraiment en le pensant.


J'aimais le regard d'Aiden Callaghan... pensai-je en l'admirant regarder devant lui ainsi. Je ne dirais pas que c'était pour cela que j'avais accepté de sortir avec lui, parce que j'étais sûre que c'était rien que le fait qu'il me l'ait demandé qui ait joué en sa faveur ( quand je disais que je pouvais vraiment être trop naïve et sentimentale.... ).

Je repris très vite un regard anxieux en repensant au pourquoi j'étais recroquevillée sur moi-même à une heure si tardive, en plein milieu de la salle commune. Comme lui, je fixai de nouveau les flammes danser dans la cheminée.

J'avais une confiance absolue en Aiden. Beaucoup pensaient que c'était farfelu et même tordu que deux ex s'entendent aussi facilement comme si rien ne s'était passé. Sauf que c'était faux ; jamais je ne pourrais oublié ce que j'avais vécu avec Aiden tout simplement parce que c'était parfait. Peut-être était-ce si parfait parce qu'il n'y avait pas d'amour avec un grand A ? J'osais le penser, mais en réalité, j'en savais rien. Je ne connaissais rien à la véritablement sensation que pouvait procurer l'Amour. Bien sûr, il y avait les garçons qui m'avaient tapés dans l'oeil, mais au delà de ça...

Bref, le regard anxieux, je me mordais les joues de l'intérieure sans vraiment m'en rendre compte. C'était étonnant de voir que je pouvais faire les pires conneries dans cette école sans jamais m'inquiéter des conséquences et qu'en réalité, pour une historie de garçons, je me faisais un sang d'encre. J'étais vraiment pathétique quelques fois.

« Ma belle Missie.». Bon sang, comment voulez vous que je ne me sente pas brûlante, que je ne me sente pas toujours aussi troublée par cette façon qu'il avait de me parler, de s'adresser à moi. Ce n'était pas que je trouvais ça bizarre, en réalité, si ça l'était, je m'en fichais. J'aimais ça. J'aimais cette idée que je sois toujours aussi importante à ses yeux. Aux yeux des autres, cela pouvait être une amitié ambiguë ou bien un relation incertaine, mais à mes yeux, c'était plus que clair entre nous ; Nous étions sûrement les amis les plus proches que l'on pouvait imaginer. Est-ce que ce n'était pas sain d'avoir un ami nous connaissant encore mieux que nous même ? Non, je ne le croyais pas. Ainsi, il m'avait souvent sorti des situations les plus difficiles, ou des moments les plus tristes de ma vie. J'avais beau me sentir quelques fois inutile pour lui, mais ça semblait lui plaire ainsi, de jouer le protecteur avec moi.

Il s'installa près de moi, passant son bras pas dessus mes épaules pour me serrer contre lui. Je me laissai glisser, posant ma tête contre son torse, le regard toujours figé sur les flammes dont je n'y faisais guère attention. Je reconnus son odeur, l'odeur que prenait mes vêtements lorsque nous avions passé un moment tous les deux, l'un contre l'autre, sans jamais s'en lasser. Si je n'étais pas si indépendante, pas si forte, j'aurais pu rester avec lui toute ma vie même sans amour. Au moins, j'aurais été heureuse. Mais bon... il n'y avait pas que moi dans cette histoire. Aiden aussi avait eu son mot à dire, d'ailleurs, notre séparation se fit après une longue et sérieuse conversation, sans un mot plus haut que l'autre, ni même une seule larme. Même si je devais avoué que j'avais laissé une larme coulé le soir même en allant m'endormir en me rendant compte que j'allais peut-être ainsi le perdre pour de bon, et ne plus jamais sentir cette odeur de son eau de toilette préférée que j'aimais tant... Heureusement pour moi que nous soyons restés si proche d'ailleurs...


Je ne lui cachais rien, mais cela ne m'empêchait pas d'hésiter. Il me connaissait très bien, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'avais sûrement l'air idiote à stresser pour une histoire de Bal.


Il avait un sourcil de hausser lorsque je posai mon regard sur lui, les joues légèrement rosées. Je pris une grande inspiration avant de reformuler :

Je détournai le regard en croisant mes bras devant moi, alors que j'avais enfin lâcher mon étreinte sur mes jambes laissant mes pieds toucher le tapis rouge et or de la salle commune, les joues encore plus roses. Malgré ça, j'étais bien contente qu'il soit là pour entendre cela. C'était un garçon, il allait savoir quoi me dire, savoir qu'est-ce qu'un garçon aimerait qu'on l'invite, même si ce n'était pas vraiment le sujet... En réalité, je ne savais strictement pas qui inviter.

Bon sang... j'étais bien contente qu'il soit là, parce que c'était bien le genre de chose que je n'irais pas dire à Neville, même si j'étais très proche de mon grand frère...

Les lèvres pincées, je fixais Aiden en train de rire aux éclats. Je m'y étais attendue, pourtant cela ne m'empêcha pas de rougir de plus bel et de froncer les sourcils. Je savais très bien que ce n'était pas méchant, mais j'étais particulièrement susceptible, une fière Gryffondor pure et dure, et étonnement, ce n'était pas un compliment pour tout le monde dans cette école et même des fois au sein de ma propre maison...


Bien sûr que c'était idiot. Ce n'était pas digne de ma réputation...

" Normalement c'est au garçon d'inviter les filles. Ne me dis pas qu'aucun garçon n'a penser à inviter la plus belle Gryffondor qui soit ? "

Je voulus lui rappeler que justement ce n'était pas aux garçons d'inviter les filles cette année, mais en repensant à ses derniers mots, je souris incapable de dire un mot. Aiden avait vraiment le don de flatterie, et ce qui était étonnant, c'était qu'il était toujours sincère. Il était le genre de garçon à n'avoir aucune honte, aucune difficulté de dire ce qu'il pensait, et c'était vraiment une qualité d'après moi ; moi qui était une fille plutôt franche habituellement.


Je poussai un soupir, détournant mon regard de lui, qui fixait encore le feu crépiter dans la cheminée de la salle commune.

" Quelque chose cloche chez moi ; je suis incapable de résister à un garçon me portant une attention particulière, pourtant, je suis incapable d'être réellement attiré par un garçon au point d'en tomber amoureuse. Enfin, ça... je me doute que tu le sais déjà en voyant comment à fini notre histoire... "

Un silence s'installa, mais pas un silence gênant. Je n'avais eu aucun mal à dire tout ça. C'était sorti tout seul car je savais qu'il ne me jugerait pas et qu'il ferait tout pour m'aider ou que je me sente mieux. Mais un instant, je retraçais notre conversation retombant sur sa dernière phrase « Personnellement je ne pourrais pas refuser une telle offre si ça m'arriverais. ». Sur le coup, c'était à peine si j'y avais fait attention, l'esprit trop occupée à trouver les mots juste pour expliquer mon problème, mais maintenant que j'avais calée, je posai d'un geste vif de la tête mon regard sur lui ; ce qui l'étonna.

" Tu pensais réellement ce que tu disais ? Je veux dire... Tu aimerais vraiment accompagner ton ex à un Bal ? "

Je le posai un temps de pause pour m'empresser d'ajouter :

" Oh, je me doute que tu as déjà trouvé une cavalière pour ce Bal, mais c'était juste... pour demander. "

Je lui adressai un sourire, mais en fond de moi je commençais à me dire qui d'autre qu'Aiden aurait été parfait à inviter. Je le connaissais assez pour ne pas être gênée par le situation, et je me sentais assez à l'aise avec lui pour le faire. Pourtant, pour la première fois, je commençai à me dire que c'était peut-être étrange de demander à son ex de l'accompagner à un Bal, enfin... pour Aiden peut-être. Personnellement, ça serait véritablement un poids en moins !

" Ne prend pas notre relation pour référence belle Missie, je suis tout simplement un coeur difficile à charmer.Tu es une fille formidable qui ferait craquer n'importe quel garçon. La preuve, tu m'as bien eu moi malgré la fin. "

Dans un air réfléchi, je fis répéter ces paroles dans mon esprit. Ce n'était pas quelque chose d'idiot ce qu'il disait. Enfin, ce n'était pas que c'était dans les habitudes d'Aiden de dire des trucs inutiles, bien au contraire. Je disais ça dans le sens qu'il avait tendance à m'affirmer des compliments sur moi, ce qui ne rendait pas ses réflexions très objectives. Mais là, je commençai à me dire que c'était peut-être vrai ; si je n'étais pas encore tombée amoureuse, c'était que je n'avais pas trouvé celui qui pourrait faire véritablement faire chavirer mon coeur. Etais-je comme lui ? Etais-je en attente du grand amour pour pouvoir savoir ce que l'Amour avec un Grand A faisait dans mon petit coeur ?

Alors qui exerçait une étreinte de plus en plus prononcées, cela me fit sourire. Je lui demandai si c'était réellement le cas, s'il accepterait de venir avec moi au Bal dans un moment d'espoir. Me serrant ainsi contre lui, j'oubliais le simple fait que ça pourrait être bizarre, j'oubliais ce que pourrait penser Neville de me voir au bras de mon ex petit ami. C'était assez dingue, mais moi, j'avais l'esprit embrumé par l'attention qu'Aiden me portait, à moi, rien qu'à moi. J'avais comme l'impression que rien ne pouvait m'arriver. Ce n'était pas comme ces derniers temps où l'angoisse d'inviter un garçon me hantait, d'ailleurs, j'en avais oublié la sensation que cela avait pu avoir sur moi. Mon regard dans le sien, je souriais, comme si je me voyais déjà avec lui, en sécurité à ce fameux Bal. Avec lui, rien ne pouvait m'arriver. Je ne pouvais que passer une bonne soirée.

" Ex ou pas, tu reste une fille incroyablement séduisante, amusante et de très bonne compagnie. Alors c'est sur que je t'accompagnerais voyons. "

Encore des compliments, encore des formules charmeuses typiquement Aiden. Je ne savais si ça voulait répondre à la question que je me posai. C'était idiot. Je ne lui avais même pas posé à haute voix, alors pourquoi attendais-je une réponse, là maintenant ? Peut-être parce que j'étais si sûre qu'il me connaissait comme personne que je n'étais même pas obligée de formuler mes pensées.... J'étais vraiment naïve quelque fois. D'ailleurs, ce fut sûrement en me disant ça que je lui dis qu'il devait déjà avoir une cavalière. Après tout, si c'était les filles qui invitaient, même si ce n'était pas réellement son truc ce genre d'évènement ( ce qui était le cas, je le savais très bien... ), jamais il ne serait capable de refuser la compagnie d'une jolie fille. Ce n'était pas du tout son genre.


J'accentuai mon sourire avant de nouveau poser ma tête contre lui, baissant ainsi le regard. Je fermai les yeux tout un soufflant un «Merci...» d'une voix douce et reconnaissante. C'était bien ce que je pensais... Un poids se résorba peu à peu dans mon intérieur. Je ne devais plus m'inquiéter... J'avais invité le garçon le plus gentil et le plus attentionné que je connaissais....

Après un moment de silence, j'étais presque en train de trouver le sommeil, l'esprit soulagé à présent. Je me mis à repenser de nouveau à ces fois où il me regardait dormir pendant ses longues nuits d'insomnie. C'était le bon temps... Des fois je voulais que l'on retrouve cela. Mais à quoi bon ? Nous étions très heureux ainsi, alors pourquoi perde notre temps dans une nouvelle relation qui ne marcherait pas de toute manière. Non... je préférais un ami qu'un petit ami en ce moment. C'était bien mieux ainsi.

J'ouvris les yeux brusquement en me sentant partir dans mes songes. Je fus alors que je me redressai. Nos regards se croisèrent, et je ne sus combien de temps nous étions resté ainsi à nous fixer, mais je finis par sourire, un sourire qu'il me rendit.

" Désolé de te laisser tout seul, mais je vais aller me coucher maintenant. Grâce à toit, j'ai l'esprit tranquille. C'est toujours grâce à toi d'ailleurs, ou... souvent grâce à toi. "

Dans un sourire amusé, je poussai un petit rire discret à peine audible qui me fit légèrement plisser mes paupières. Je me dis, un instant, qu'un jour il faudrait bien que je me débrouille sans lui, que je le laisse refaire sa vie sans que je soit toujours dans ses pattes, mais... pas maintenant... Pour l'instant, j'avais besoin de lui dans ma vie, besoin de cette relation si «ambiguë» comme beaucoup semblait le penser.